Points forts d’une excursion dans le désert Libyque

Il est vrai que des lieux, et surtout des histoires, il y en a eu beaucoup lors d’un voyage de deux semaines dans le profond désert occidental de l’Égypte, appelé aussi désert libyque ou, pour faire plaisir à tout le monde, Sahara oriental. Les plus remarquables, et dans l’ordre, sont les suivants :


Wadi Sura : la vallée des images (grotte des nageurs / grotte des bêtes)

Le joyau artistique, non seulement du Gilf Kebir mais aussi de tout le désert libyque, est cette belle vallée de grès qui silhouette ses rochers au gré de ses envies et les fait tomber en jetant des blocs de plusieurs mètres sur le sol sablonneux. Il est magnifique et vaut à lui seul le voyage, mais s’il est surtout connu pour quelque chose, c’est pour contenir un grand nombre de grottes et d’abris préhistoriques (plus de 35 découverts) avec des exemples magistraux d’art rupestre dans cette partie du Sahara.

Wadi Hamra : la vallée rouge

L’un des plus beaux et des plus immenses oueds du Gilf Kebir est Wadi Hamra. Il signifie « vallée rouge » car le sable est rouge tout au long de cette extension située dans l’une des zones les plus septentrionales du plateau. On y trouve de la vie dans un couloir qui avait une certaine intensité d’acacias (sous-espèce Acacia Tortilis), pour la plupart des survivants qui ont besoin de très peu d’eau par an pour survivre.

Tous se trouvent dans le lit asséché d’une rivière qui a dû être assez abondante et a donc attiré l’attention des chasseurs néolithiques qui n’ont pas hésité à faire de nombreuses gravures sur les rochers, notamment de girafes.

Désert libyque: le col d’Aqaba

Almásy a découvert qu’il existait un endroit d’où l’on pouvait traverser le plateau du Gilf Kebir sans devoir faire un détour par le nord ou le sud. Un couloir de sable avec une chute de plus de 300 mètres pourrait être l’une des découvertes stratégiques les plus importantes qu’un bon pilote comme lui pourrait utiliser.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, une rumeur opportuniste prétendait que la zone était minée et que les voitures qui la traversaient couraient un grand danger, mais cela a favorisé le succès de l’opération Salam au cours de laquelle, en 1942, László Almásy lui-même a fait passer deux espions allemands en Égypte. Son rôle en tant que personnage important pour Rommel dans le désert du Sahara n’est pas aussi connu, peut-être parce qu’il ne voulait pas voler le romantisme d’un personnage aussi admiré.

Mais sa collaboration avec le régime nazi est documentée, qui a profité des connaissances du plus grand expert du Sahara oriental qui puisse être.
Il a fallu encore de nombreuses années après la guerre pour retrouver ce couloir de sable qui coupe le plateau en deux.

Nous avons eu l’occasion de le traverser, bien qu’avec des difficultés car il s’agit d’une zone avec trop de sable et une pente qui rend nécessaire une réelle habileté au volant. Chaque avancée était considérée comme un succès, et les vues magnifiques sur le plateau nous servaient de récompense chaque fois que nous laissions derrière nous un nouvel obstacle.

Le mémorial de Samir Lama au point culminant de l’Égypte

Le sommet de l’Égypte ne fait que 1090 mètres, mais dans un pays désertique, l’atteindre relève de l’exploit. En fait, très peu d’Égyptiens s’y sont rendus. Nous l’avons atteint après avoir traversé le col d’Aqaba et nous être dirigés vers l’un des nombreux balcons naturels de ce haut plateau, le plateau d’Abu Ras.

Les vues sont magnifiques et son nom est dû à la présence d’une plaque dédiée à Samir Lama, explorateur et acteur égyptien qui est venu dans cette partie qu’il a surnommée, car il ne pouvait en être autrement, Bellevue.

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